Sujet: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Ven 14 Nov 2014 - 15:20
On nous suivait. Je ne parvenais pas à comprendre les intentions de cet humain et pourtant, je voyais bien qu’il était constamment derrière nous. Ma meute. Moi. Je ne comprenais pas et il était absolument hors de question pour moi de laisser toute cette histoire continuait. Ca n’allait pas le faire non, et je refusais de penser une seule seconde que cela pourrait vraiment être aussi simple que ça. Comment aurait-ce pu l’être ? Après tout, on ne pouvait quand même pas nier le fait que ça n’avait strictement rien d’évident hein. Je ne savais pas de quoi il pouvait être question, la plupart du temps, et je savais aussi que sur bien des points les choses pouvaient mal tourner. C’était donc à moi de faire attention à ce que les choses ne prennent pas une tournure déplaisante. C’était à moi et à personne d’autre de faire attention à ce qu’il n’arrive rien à ma meute. Ce n’était pas facile tous les jours, et sur bien des points, on pouvait se faire avoir, mais la situation était comme elle était. Il n’y avait pas grand-chose à faire, pour que la situation s’améliore, de toute façon. Et ça, je ne l’avais que trop bien compris. Je savais que nombreuses étaient les situations à risques, nombreux étaient les moments où c’était à moi de faire attention à ce qu’il n’arrive pas quelque chose de bien trop étrange. Est-ce que cela voulait dire que c’était évident ? Non. Et à l’heure actuelle, le fait qu’un humain décide de nous suivre n’avait rien de rassurant.
Il était bon de dire aussi que si ce gars avait été un chasseur, il s’en serait sans doute déjà pris à nous. Le fait qu’il reste loin et qu’il veille à ne pas nous faire de mal ou même ne pas nous approcher de trop prêt continuait à me faire croire qu’il y avait un souci. Peut-être même nous craignait-il, sans que je ne sache pourquoi. S’il avait des questions, je préférais qu’il me les pose, plutôt qu’il ne reste derrière moi, cacher dans l’ombre. Ça, c’était une chose que je n’étais absolument pas capable de comprendre et s’il ne m’aidait pas, ce n’était pas prêt de s’arranger non plus. Je comprenais que cela puisse compliquer mais bordel, ne pouvait-il pas comprendre l’ennui de la situation ? J’allais finir par devoir le tuer, mine de rien, s’il continuait à rester trop près de nous. Et ce n’était pas forcément l’option qui me paraissait la plus simple.
Le jour où tout cela devait s’arrêter ne tarda pas à arriver. Nous étions au lendemain d’une pleine lune et même si je manquais clairement de force d’énergie, au vu des événements et du moment du mois, je savais que je restais tout de même plus forte qu’un humain. Surtout s’il n’avait pas suivi une quelconque formation pour pouvoir s’en prendre à moi. Je pouvais le bouffer, s’il s’avérait dangereux, je ne le savais que trop bien. Encore fallait-il qu’il m’en donne l’occasion et l’envie. Peut-être parviendrait-il à me convaincre de ne pas le faire, mais il était difficile de l’imaginer, dans la situation actuelle. Je rentrais doucement chez moi lorsque je le surpris devant ma maison. Cela ne pouvait plus durer.
« Je te donne cinq minutes pour m’expliquer pourquoi tu nous suis, depuis quelques temps. Et en fonction de ce que tu répondras, j’accepterais peut-être de ne pas te tuer. Mais attention, ma patience a des limites »
Mon regard était planté dans le sien, attendant qu’il me dise où tout ceci menait, et s’il avait réellement une raison valable à son entêtement à suivre une meute de loups. Si nous l’intéressions tant, je n’avais pas besoin d’avoir la main forcée pour agrandir ma meute.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Ven 14 Nov 2014 - 22:26
Un coup de téléphone avait tout déclenché : « Glalstoff. Vous avez pensé au fait que les meutes pouvaient être au courant de quelque chose ? » Puis le patron de Tobias avait raccroché sur le champ, comme c'était le cas à chacun de leurs appels professionnels. Le chef de la section secrète des douanes avait envoyé son meilleur élément enquêter sur les trafics de produits liés au surnaturel. Ce n'était pas le travail originel des douanes, mais avec sa formation, Tobias était bien plus qualifié que bon nombre d'enquêteurs de la police pour s'informer. Son travail satisfaisait ses supérieurs, et son salaire était bien supérieur à celui auquel il pouvait prétendre lorsqu'il travaillait secrètement aux entrées du territoire. Nonobstant le danger et l'éloignement de ses proches, c'était bien le meilleur contrat qu'il avait eu obtenu de toute sa carrière. En tout cas, l'appel ouvrait de nouvelles perspectives. Bien sûr, Tobias n'était pas bête : il avait envisagé la possibilité que des trafiquants fussent alliés à des créatures surnaturelles, par la violence ou par intérêt. Il était même possible que des loups-garous fussent impliqués. Néanmoins, de là à s'intéresser à une meute toute entière, c'était un changement d'échelle qu'un petit pion comme Tobias envisageait avec une certaine inquiétude. Une meute était bien entendue puissante et suffisamment organisée pour gérer un trafic international. C'était justement pour cette raison qu'il fallait être prudent lorsque l'on s'attaquait à ce genre d'organisation. Les petits enquêteurs indépendants tels que Tobias risquaient fort - sans vouloir faire de mauvais jeu de mots - de se faire dévorer. Certes, son employeur ne lui demandait pas de découvrir s'il y avait des raisons de soupçonner les meutes. Même s'il l'avait voulu, il ne l'aurait pas dit, de toute manière. Toutefois, cela ne rendait pas la mission moins dangereuse. Bien au contraire. Ainsi, Tobias n'avait pas d'autre choix que d'obéir aux ordres de son patron. Il pourrait perdre son emploi s'il refusait d'obtempérer, et la mauvaise presse que lui ferait son actuel employeur n'engagerait personne à l'embaucher. De plus, demander de l'aide à l'un des alphas de la ville n'était pas une mauvaise idée : bien plus influents que lui, ils savaient très certainement bien plus que lui. Était-ce une forme d'urgence qui avait poussé son chef à lui faire une telle demande ? Ou bien y avait-il quelque chose à retirer d'un entretien avec un alpha ? Pour le savoir, Tobias allait devoir, contre toute prudence, s'approcher d'une des plus dangereuses créatures de la ville. Bien qu'il fût plutôt du genre téméraire, Tobias devait reconnaître que l'approche n'allait pas être une partie de plaisir. Plutôt que de tenter une approche frontale, Tobias se décida d'espionner les faits et gestes de certains loups-garous. Une fois qu'il eut éliminé les omégas, il se concentra sur les bêtas pour essayer de déterminer leur meute. Ce n'était pas chose facile : en effet, la plupart du temps, les loups-garous vivaient une vie parfaitement normale. Par normal, il fallait comprendre une vie parfaitement humaine, mais aussi légale. Personne ne se livrait aux trafics recherchés par Tobias. Il aurait été facile de les suspecter d'autres crimes, au vu de leur réputation, mais le douanier n'était pas là pour faire le travail de la police. Ils pouvaient tuer des victimes, ça lui était égal - du moment qu'il n'en était pas une, bien sûr. Puis était venue la nuit de pleine lune où il avait pu observer leur alpha. Il en avait brièvement entendu parler, puisqu'il avait bien fureté depuis qu'il était à Kingsbury. Savoir si elle était suspecte ou pas était une question secondaire. Tobias préférait l'éviter sous sa forme lupine, et ce fut avec beaucoup de prudence qu'il observa de loin l'alpha. Sur le coup, il avait éprouvé une certaine crainte à l'idée de se faire étriper par un loup-garou solitaire, mais il en était ressorti indemne et avait trouvé cette sortie très excitante. Parce que l'alpha qu'il observait était une femme, il se sentait même plutôt rassuré. Tobias n'avait pas l'intention de la sous-estimer : il se souvenait très bien de la forme surhumaine des loups y compris sous forme humaine, et savait que dans tous les cas, ils représentaient un danger. Ses prédécesseurs à son poste avaient péri dans d'atroces circonstances, sans doute parce qu'ils s'étaient montrés trop imprudents. Néanmoins, Tobias préférait avoir affaire à une femme. Il espérait naïvement qu'elle serait plus douce et plus coopérative qu'un homme. Mais il oubliait qu'il avait affaire à une louve, pas à une vulgaire danseuse.
Le lendemain, Tobias avait pris en filature l'alpha, Emily Thomas. Ce n'était pas son domaine de compétence : il était très doué pour repérer les comportements et bagages suspects, pas pour passer inaperçu. Bien souvent, il se reposait sur son métier d'artiste pour flâner ni vu ni connu. Mais il se rendit bien vite compte qu'il était très difficile de tromper la louve : elle ne tarda pas à le repérer et à demander des explications. Sans prendre de gants, elle lui confirma qu'elle avait remarqué son petit manège, puisqu'elle le menaça de mort si sa réponse ne lui plaisait pas. Tobias eut un mouvement de recul. C'était la première fois qu'il approchait une créature aussi dangereuse dans le cadre de son travail et savait qu'elle était capable de mettre ses menaces à exécution. Au temps pour la douceur. Fort heureusement, la passion de Tobias pour les super-héros le sauva, puisqu'il évita de s'effrayer trop facilement. Il se contenta d'un petit rire nerveux tandis qu'il leva les mains en un signe universel d'apaisement. Il avait cinq minutes pour sauver sa peau et il avait intérêt à trouver les bons mots au bon moment. « C-ce n'est pas ce que vous croyez ! » annonça-t-il immédiatement, un peu hésitant. Mais qu'est-ce qu'elle croyait au juste ? Qu'il était un chasseur faisant du repérage ? Qu'il était le criminel que paradoxalement il recherchait ? Tobias n'en avait aucune idée, mais il était certain qu'elle était loin de la vérité. Constatant qu'elle ne l'avait toujours pas mangé, il reprit un peu de courage. « En fait, j'avais juste des questions à vous poser... avec mon travail. » Tobias n'était pas certain que sa phrase fût vraiment dans un anglais correct, mais il n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre de situations. Il avait côtoyé nombre d'individus dangereux, mais généralement, il n'était pas seul : s'il se faisait agresser, il pouvait compter sur ses collègues ou sur la police. Cela n'avait rien à voir avec le danger que l'on affrontait dans un univers sécurisé. C'était une situation de héros. C'est pourquoi Tobias se crispa dans l'attente d'un coup. Il préférait se préparer à toute éventualité. À la place de l'alpha, il n'apprécierait pas d'être observé assez régulièrement par un type louche.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Mar 2 Déc 2014 - 11:17
Non, ce n’était pas la première fois où l’on me suivait. Je n’allais pas vraiment prétendre que c’était facile, au contraire, mais on ne pouvait pas non plus m’enlever une vie aussi compliquée, parce que les choses pouvaient aisément devenir compliquées. Bordel, pourquoi est-ce que l’on devait me prendre la tête ? Pourquoi devait-on être ainsi, avec moi ? Les choses n’étaient pas simples, ça ne l’était jamais. Je n’aimais pas la sensation de filature, se sentir suivie, se sentir regardée également. Mais on ne pouvait jamais savoir comment se comporter parce que malgré tout ce que l’on pouvait dire, il n’y avait pas l’ombre d’une solution, surtout lorsque l’on ne connaissait pas la raison de tout ce bordel. On ne savait pas comment se comporter, on ne pouvait jamais comprendre, parce que les choses pouvaient facilement devenir trop compliquées. Je me devais de comprendre, je me devais d’améliorer les choses. Ce n’était jamais évident, mais je souhaitais qu’on puisse le comprendre et cet homme, qui me suivait, il allait bien vite comprendre que je n’étais probablement pas la personne vers qui on devait se tourner. Cela ne fonctionnait pas comme ça. Et il était grand temps pour eux de s’en rendre compte. Ça ne l’était jamais, certes, mais je voulais vraiment qu’il comprenne qu’il avait fait une bourde. J’étais un alpha, je devais montrer aux gens comment se comporter. Surtout quand il y en avait un autre qui songeait, le temps d’un instant, qu’il pouvait me suivre sans conséquence. Un vulgaire humain, et il m’était impossible de passer à côté de ce genre de chose. Il était hors de question pour moi de passer à côté de tout ce bordel, cela ne risquait pas d’arriver, de toute façon.
Un rire nerveux, un comportement fragile ou quelque chose de ce genre. Une situation clairement étrange, c’était un fait. Mais il était absolument hors de question pour moi de passer à côté d’une connerie pareille. Il pourrait bien dire ce qu’il voudrait, cela ne changerait rien. Cela ne pourrait jamais rien changer, de toute manière. Il pourrait faire le niais et le débile, cela ne voudrait jamais dire qu’il l’était vraiment. Il pourrait dire ce qu’il voudrait, cela ne changerait rien. Impossible.
« Ce n’est pas ce que je crois ? Donc vous n’êtes pas en train de me suivre ? »
J’arquai un sourcil, attendant avec impatience qu’il se décide donc à m’expliquer ce qu’il faisait. Non que je sois réellement apte à imaginer qu’il ne soit pas derrière moi, à me suivre pour une raison obscure. Qu’il sache que j’étais un loup ou non, cela ne changeait strictement rien. Et même si j’avais été humaine, cela n’aurait pas changé grand-chose. Impossible. Peut-être aurais-je mis plus longtemps à le voir, puisque la vue d’un humain était considérablement plus faible, mais cela ne voulait pas dire que j’aurais accepté la situation. Impossible. Et je ne croyais rien, en réalité, j’avais juste vu qu’il me suivait et qu’il avait peut-être déjà suivi certains membres de ma meute. Et il était absolument hors de question pour moi de laisser un truc pareil arriver. Ce n’était pas comme ça que c’était censé se passer. Il en était absolument hors de question. Et il pourrait bien dire ce qu’il voudrait, cela ne changerait strictement rien.
« Quel type de travail ? Ma patience a des limites, vous êtes prévenus ».
Je croisais lourdement les bras, doutant fortement qu’il allait réussir à faire ce qu’il voulait de moi, c’était même considérablement impossible, s’il voulait mon humble avis. J’avais beau faire de mon mieux pour que la situation s’améliore, ce n’était pas gagné. Et j’étais vraiment patiente, c’était un fait, mais je pouvais aussi perdre cette patience et péter un câble, j’en étais capable et je savais que cela pouvait réellement arriver. Que l’on ne me cherche pas, ou j’allais réellement finir par craquer. Et le craquage d’un alpha ? C’était sans doute loin d’être ce qu’il voulait. Pour sa survie, en tout cas.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Mar 9 Déc 2014 - 21:20
Le coup tant craint par Tobias ne vint pas. Le douanier put respirer : le moment de lui arracher la tête n'était pas encore venu. Tobias était soulagé du tour que prenait la conversation, car il avait conscience de la force de l'alpha, qui se dissimulait derrière un corps gracieux de femme. Elle était disposée à l'écouter avant de frapper. Toutefois, le douanier s'efforça de ne pas trop se détendre : s'il avait encore la tête bien attachée aux épaules, cela ne serait peut-être plus le cas quand il aurait parlé, d'ici quelques instants. « Je ne suis qu'un simple enquêteur, indépendant sauf de l'État, qui ne veut d'ennui à personne. » dit-il du ton le plus assuré qu'il put. Encore une fois, Tobias n'était pas certain de ne pas être en train de massacrer sa langue natale en raison de sa nervosité. Toutefois, il lui semblait être compréhensible, et c'était l'essentiel. Bien sûr, une telle explication était largement insuffisant pour une alpha habituée à tout savoir et tout contrôler. Tobias ne savait pas d'ailleurs quels étaient les rapports de Mlle Thomas avec le gouvernement : ce n'était pas quelque chose dont on entendait beaucoup parler, même lorsqu'on était aussi bien placé que lui. Pour un peu, elle pouvait être radicalement opposée à la politique gouvernementale et décider de se venger en mettant immédiatement fin à ses jours. Cette fois encore, si l'alpha éprouvait du ressentiment envers l'État, elle ne s'en servit pas comme prétexte pour le tuer. Tobias entra alors dans un grand discours qu'il avait appris par cœur dans ses bandes dessinées préférées et qui ne correspondait d'ailleurs pas exactement à la réalité : « Mon organisme n'a aucun reproche à faire aux créatures surnaturelles et est même tout à fait enthousiaste à l'idée de coopérer avec elles. Notre seul et unique objectif est d'assurer la protection des citoyens par divers moyens, l'un passant par le travail que j'effectue. Votre coopération est grandement souhaitée afin de permettre à tous nos citoyens de vivre en sécurité, délivrés de toute peur. » Un changement se fit en Tobias alors qu'il énonçait ce qui était pour lui une vérité absolue. Parfois, répéter des paroles apprises par cœur vous permet de calmer votre stress et d'aborder une situation délicate avec un peu plus de sérénité et de méthode. En l'occurrence, Tobias cessa de trembler pour sa vie, emporté soudain par le flot de ses propres paroles, ainsi que la perspective que son travail était absolument juste. D'ailleurs, parce qu'il était juste, il faisait tout ce qu'il était possible pour ce travail, malgré quelques erreurs qui pouvaient l'amener à se trouver menacé par une alpha particulièrement hargneuse. L'héroïsme de Tobias refaisant surface, il osa même imposer une condition entremêlée de flatterie : « Bien sûr, si je ne peux vous faire confiance, je ne vous révélerai pas toute l'histoire. Mais sachez que nous attendons beaucoup de votre coopération, car il est très rare de pouvoir compter sur une personne aussi puissante que vous, alors que la sécurité nationale imposerait pourtant de pouvoir se reposer sur d'éminentes personnes qui échappent au centralisme de notre gouvernement. Si vous voyez ce que je veux dire... » Désormais sûr de lui, Tobias se permit de mettre un peu de distance entre eux deux. L'alpha lui apparaissait bien moins menaçante de la sorte : une conversation normale pouvait ainsi débuter. L'élan lyrique de Tobias se tarit à présent que la tension était retombée. Il était déjà sérieux auparavant, mais à présent, il avait envie d'aborder le cœur du sujet, à savoir la raison pour laquelle il la suivait. Tobias ne s'était pas dit que cette petite tentative pour regagner confiance en lui serait mal prise par l'alpha. Toutefois, il en avait eu besoin et c'était tout ce qui comptait. D'une certaine manière, tout était en train de se jouer pour Tobias. Certes, sa vie était en jeu, mais Mlle Thomas n'était pas la seule menace qui pesait sur lui. En effet, sa hiérarchie était très attentive à ses faits et gestes. Elle espérait des résultats et pouvait, si elle le jugeait inutile, le retirer de l'affaire et le renvoyer. En tout cas, s'il se faisait mordre et se transformait en loup, c'était ce qui était prévu sur le contrat. Autant ne pas donner de raison à l'alpha de se venger. Et cela concernait uniquement les enjeux personnels. Tobias pensait encore à tous ces gens qui étaient indisposés par le trafic d'objets liés au surnaturel... et cela concernait aussi bien les humains que les créatures. Bien sûr, il n'était pas un super-héros souvent les autres grâce à ses pouvoirs extraordinaires... mais il avait le pouvoir de faire le bien à son niveau. Mais pour cela, il fallait convaincre l'alpha de lui faire confiance et d'aborder la délicate question des réseaux avec elle. Elle n'était sans doute pas responsable, car elle avait l'air d'ignorer trop sincèrement pourquoi elle était surveillée. Toutefois, elle n'avait aucune raison de l'aider, alors que ses relations pouvaient certainement être utiles à Tobias. Et s'il parvenait à convaincre sa meute d'espionner pour son compte... non, cela n'arriverait pas, elle ne mettrait pas en danger la vie de ses ouailles pour lui. Alors, convaincant ou pas, le discours de Tobias ?
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Mar 30 Déc 2014 - 10:31
Un simple enquêteur ? Ce n’était jamais un simple enquêteur et cela, j’avais bien vite fini par m’en rendre compte. Je n’étais pas crédule, ni naïve, et de vulgaire pensée de la sorte ne pouvaient rien changer à ma façon de penser ou de me comporter. Il pourrait bien dire ce qu’il voulait, je ne sentais que trop bien qu’il faisait parti des personnes qui posaient bien trop de questions. Et cela n’avait strictement rien de simple à gérer. Cela ne me plaisait pas et cela ne risquait, par la même occasion, pas de me plaire une seule seconde. Je n’étais pas capable d’affronter le regard des gens, encore moins apte à supporter les questions sur les sujets qui ne concernaient personne. Ma meute, d’ailleurs, était le sujet que je taisais le plus. Il était question de mes hommes, ils avaient ma pleine conscience et le reste n’avait pas l’ombre d’une importance pour moi. Et pour ce qu’il en était de l’homme en face de moi, par contre, la situation était clairement différente. C’était sans doute ce qu’il y avait de plus important, au milieu de tout ça. Le reste ne comptait pas vraiment, à mes yeux. Je n’en doutais pas une seule seconde.
« Un enquêteur amène toujours une foule d’ennui. Si tu plaides là ta cause, tu te leurres »
Mon regard ne quittait pas le sien, je continuais à le jauger. Il parlait mais il semblait déjà bien trop parler, ce qui ne me plaisait pas vraiment, je ne pouvais guère le nier. Je n’allais pas prétendre que j’allais croire la moindre de ses paroles. Il s’occupait de la protection et de ce genre de stupidité ? Très bien, cela ne m’intéressait pas. Je m’occupais de mes hommes, je n’avais pas besoin d’un vulgaire humain pour décider de ce que ma meute devait ou non faire, c’était mon seul devoir, j’étais responsable de chacun d’eux, et le reste ne comptait qu’à moitié, ou presque.
« Pour ce qu’il en est de mes hommes, je les gère, merci. Vous parlez de coopération, mais de quoi est-il réellement question ? »
Autant poser la question afin de voir si sa réponse allait s’avérer suffisante. Tout ceci commençait réellement à me dépasser et à me gonfler. Je n’étais pas patiente, sans doute ce qui avait coûté la vie à quelques loups peu enclin à obéir. J’étais néanmoins surprise de constater qu’il n’avait plus peur ou presque. Il se montrait clairement confiant et cela n’avait strictement rien d’évident, à mes yeux. Je n’allais pas m’en plaindre bien sûr, puisque je n’étais pas faite pour ce genre de chose mais je ne pouvais guère nier que cela m’apparaissait quelque peu compliqué. C’était chiant à mourir, en tout cas. Et ça, j’espérais qu’il finirait par s’en rendre compte, ne serait-ce qu’un peu. C’était bien beau, tout ce qu’il était en train de me dire, mais s’il se décidait à entrer dans les détails, ce serait tout de même bien plus simple à mes yeux. Je savais très bien que cela n’avait rien de simple et qu’il pouvait avoir l’impression d’avoir un couteau sous la gorge, à l’heure actuelle. C’était à peu près pareil, puisque mes crocs n’étaient guères loin. Je voulais entendre ses mots, je voulais comprendre où il voulait vraiment en venir. Je voyais bien qu’il s’amusait à me flatter l’égo, si cela l’amusait, il pouvait continuer, puisque ce n’était pas le genre de chose qui me dérangeait vraiment. Comme si je n’étais pas capable de le savoir, tout ça. Je savais que j’étais forte, et il était sans doute temps pour lui de le réaliser.
« Il ne sert à rien de continuer sur cette voie. J’aimerais savoir ce que vous attendez de moi, histoire que je puisse déterminer s’il me faut vous tuer maintenant ou non. Je ne suis pas patiente, et vous aurez beau dire ce que vous voudrez, cela ne changera rien à cela. J’espère que vous en avez conscience. Je suis fatiguée et il est donc temps pour vous de me dire ce que vous me voulez exactement »
Mon ton était devenu froid et énervé. Je détestais que l’on patiente autant pour me dire ce que l’on voulait, surtout lorsqu’il était question de me demander un service, comme c’était le cas, à présent. Et pour l’heure, il me semblait ne jamais avoir ouvertement menacée un humain. Non que ce soit une réelle menace, je doutais qu’il soit une très bonne chose de m’en prendre à lui maintenant, mais en même temps… Si c’était là le seul moyen pour le voir déguerpir, il était hors de question pour moi de m’en gêner.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Mer 7 Jan 2015 - 22:05
L'alpha n'aimait pas beaucoup les questions et les formulations pompeuses. Tant pis pour elle, pensait Tobias : tout le monde était obligé, à un moment donné ou à un autre de sa vie, d'y mettre les formes, même lorsqu'on était une alpha. Cependant, Tobias n'en avait que faire : il estimait que ce préambule avait été utile pour lui, et même si elle menaçait de le tuer, il sentait qu'elle n'allait pas le faire. Il était de toute façon trop sûr de lui et de son affaire pour se sentir en danger. Étrange, cette façon qu'il avait de cerner les gens en quelques instants dans une posture parfois simplificatrice et de ne plus vouloir par la suite changer d'opinion à leur sujet. Pour entrer dans le vif du sujet, Tobias ne répondit rien et se contenta de sortir sa carte. Parler aurait été de toute façon inutile : tout ce qu'il attendait était la confirmation que Mlle Thomas allait l'écouter, et en dehors de cela, la certitude que sa vie n'était pas en danger. Peut-être également une part inconsciente de son cerveau estimait-elle préférable de ne pas énerver davantage l'alpha par ses paroles, mais si tel était le cas, Tobias se serait de toute façon refusé à l'avouer. Sa carte était cachée dans une poche intérieure de sa veste : si on l'ouvrait de façon conventionnelle, on ne remarquait rien d'anormal à cette poche et on y découvrait la clé de son appartement à Boston, qui était présente uniquement pour détourner les soupçons du véritable contenu de la veste. En revanche, si on soulevait un peu la poche, on remarquait une deuxième poche bien cachée où avait été glissée la carte compromettante. Grâce à son habitude, Tobias n'eut aucun mal à faire glisser la carte de la poche cachée et de faire comme s'il s'était de la première poche. Il vérifia que la carte était du bon côté, puis il la tendit à Mlle Thomas, qui put lire :
« Tobias Glalstoff, agent enquêteur du Bureau of Customs and Border Protection. Service des produits surnaturels ou liés au surnaturel. En mission spéciale d'investigation à Kingsbury »
Avec les coordonnées et numéro de téléphone de l'agent en question. Tobias ne savait pas si l'alpha avait déjà entendu parler du service spécial du BCBP, mais si ce n'était pas le cas, il n'avait pas vraiment l'intention de développer ce point. Selon lui, tout ce qui figurait sur sa carte était on ne peut plus clair et se passait de toute explication. Il admettait bien que la nature exacte de sa mission n'était pas précisée, mais cette omission était après tout nécessaire : lui seul à Kingsbury devait connaître l'intitulé exact de sa mission et son déroulement. Il avait bien l'intention de taire les ordres qu'il avait reçus de sa hiérarchie d'enquêter sur les agissements de la meute d'Emily Thomas, par exemple, car il ne voyait pas l'intérêt de révéler que le gouvernement s'intéressait un tant soit peu à ses activités. Tobias avait pris la peine de n'emporter aucun autre document en rapport avec son travail, comme il le faisait à chaque sortie, et avait pris soin de détruire les dernières traces qui existaient à son domicile. Tout était enregistré dans sa tête, et il faisait son nécessaire pour effacer également toutes les traces de communication avec sa hiérarchie, même si celle-ci s'en occupait aussi pour plus de sécurité. Tobias récupéra sa carte et la rangea discrètement dans son manteau. Il était hors de question de laisser la moindre preuve de son affiliation au BCBP à des inconnus. Il ne savait pas si Mlle Thomas était satisfaite par ce début d'information. Après tout, savoir qu'il enquêtait sur les trafics de produits surnaturels pouvait l'amener à faire un certain nombre de conclusions malheureuses. Par exemple, qu'il était en train de la soupçonner d'organiser ces trafics, ou que certains de ses loups en étaient à l'origine. Tobias ne jugeait pas vraiment prudent de la laisser tirer ce genre de conclusions, aussi décida-t-il de ne pas faire durer trop longtemps l'attente. Son ton était légèrement moins amical que lorsqu'il avait essayé de l'amadouer, puisqu'il considérait que sa cause était acquise. Les douaniers américains n'étaient pas connus pour leur tendresse, mais Tobias faisait tout de même quelques efforts par respect du rang d'alpha, mais un peu également par précaution. Un peu plus sec et concis, son rythme était un peu plus rapide également. « Ma hiérarchie soupçonne l'existence de filières d'exportation vers l'étranger de produits liés au surnaturel, dont la plaque tournante serait Kingsbury à cause de la concentration de créatures surnaturelles en ville. Une partie de ces produits est peut-être véritable, c'est pourquoi je suis là pour enquêter. J'aimerais obtenir des informations : mon rôle n'est pas de mener l'enquête dans son intégralité ni de tirer les conclusions, mais de récolter ces éléments d'information pour que d'autres le fassent. Simple question de sécurité, vous comprendrez. » Tobias estima que cette première présentation était on ne peut plus claire, même s'il n'avait pas encore détourné les soupçons de l'alpha. Il comptait le faire juste après, une fois qu'il serait sûr que Mlle Thomas comprenait ces informations. Il lui sembla que c'était le cas, qu'elle avait au moins compris la logique générale, c'est pourquoi il se permit de continuer avant qu'elle ait le temps de l'interrompre : « Si vous avez vu ou entendu ou eu connaissance de quelque chose de suspect en ville, j'aimerais que vous m'en fassiez part. Même si vous pensez que ça n'a aucun rapport avec mon investigation, toute information pourra être très certainement utile et éviter que des loups-garous se fassent massacrer pour des expérimentations. » Tobias inventait un peu, il fallait l'avouer : il n'avait pas entendu parler d'expérimentations, mais il lui paraissait assez crédible qu'il y en eût. En tout cas, en l'entendant parler, personne n'aurait cru qu'il venait d'inventer. Et cette réflexion avait quelque chose d'utile : elle l'empêchait de dire à voix haute ce qu'il pensait tout bas, à savoir que pour les massacres de loups-garous par les chasseurs, il ne pouvait rien du tout. « Et vous permettrez également aux populations innocentes de ne pas être mises en danger par des ersatz dont les effets sont très certainement sous-estimés à l'heure actuelle. » conclut Tobias. Peut-être le sens du devoir éveillerait-il un sentiment de protection chez Emily qui la pousserait à l'aider. C'était, en tout cas, ce qu'il espérait.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Lun 12 Jan 2015 - 11:51
Bien sûr, entre les menaces et la mise en exécution, il y a tout un monde. Je ne peux pas nier que je ne peux guère le buter là, comme ça, en peine rue. Cela ne risque pas de bien se passer, en plus. Pourtant, rien ne m’empêcherait de lui faire mal. Cette hypothèse m’intéresserait presque, en plus. Je ne vais pas aller jusque là, je l’espère, mais disons que je veux rentrer. J’imagine que je l’effraie un peu moins parce que je ne suis pas totalement en forme, au lendemain d’une pleine lune, et c’est sans doute pour cette raison qu’il a choisi aujourd’hui pour m’aborder. Mais tout de même, qu’il ne me cherche pas trop. Je n’étais pas un vulgaire bêta. Pourtant, lorsqu’il se décide enfin à me montrer sa carte, je réalise qu’au moins, son identité est réelle. Il ne s’agit pas d’un illuminé curieux qui veut devenir un loup. Il est dingue de voir à quel point ils sont nombreux ceux-là. Et j’ai déjà entendu parler de cette association. En temps que chef de meute, j’ai de nombreuses responsabilités. Je me dois de connaître nos ennemis comme nos alliés. « Je vois. J’ai déjà entendu parler de ce service ». Je ne compte pas en dire plus. De toute façon, il n’y a pas vraiment d’intérêt à ce que je le fasse. J’en suis persuadée. Pas la peine de savoir jusqu’où vont mes connaissances. Il récupère sa carte presque aussitôt et la range dans son manteau.
Des produits liés au surnaturel. Cela n’a absolument rien à voir avec ma meute, j’en suis persuadée. Mais je ne peux pas le certifier et je suppose qu’il va vraiment falloir que je fasse le point avec eux. Je sais que ce n’est jamais facile. Je sais aussi que c’est à moi de faire cet enquête, et non pas aux gens externes à ma meute. Cela ne pourrait pas m’aider, pas m’aider du tout, en plus de ça. « Je comprends oui, mais je ne peux pas non plus nier que c’est simple. Je ne pense pas qu’il s’agisse de ma meute. S’ils faisaient ce genre de chose, je serais sans doute la première au courant. Mes loups ne me cachent rien ». Je suis plus douce, plus conciliante également. Je n’irais pas jusqu’à prétendre que mon comportement est adéquate, mais je suis persuadée que c’est plus simple ainsi. M’en prendre à lui est stupide, je m’en rends facilement compte avec un certain recul, malgré tout. Mais cela ne veut pas non plus dire que c’est si facile. Cela ne fonctionne pas comme ça. Ca n’a jamais fonctionné comme on le voulait. Et ce n’est pas plus mal hein. « Je ne sais pas, pour ce qu’il se passe en ville, je n’ai pas vraiment été très attentive. Je suppose que je pourrais toujours vous appeler si je vois quelque chose qui ne va pas ». Les humains, je m’en fous. Bon, je ne m’en fous pas non plus tant que ça, mais je m’en fous quand même, je ne peux pas le nier. « Je vois… Est-ce que c’est dangereux pour les loups ? ». Bon, dire que je me fous des humains, c’est un peu fort quand même. Mais ma meute est plus importante que le reste. J’imagine qu’il s’en doute.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Sam 17 Jan 2015 - 13:18
Faire partie d'une agence gouvernementale avait parfois des avantages. Même si le Bureau était secret, les personnes d'importance en avaient au moins entendu parler. Cela comprenait l'alpha d'une petite ville grouillante de créatures surnaturelles telle que Kingsbury. Les étrangers au service ne connaissaient pas forcément tout le détail des opérations du bureau, mais ils savaient que l'on pouvait faire confiance à ses agents, sélectionnés pour leur discrétion et leurs compétences. Mlle Thomas semblait désormais prendre Tobias plus au sérieux et était disposée à lui parler, même s'il s'avérait qu'elle n'avait pas grand chose à lui dire. Tobias était peut-être parfois fantasque, et sa tendance à vouloir se comporter comme un héros dans les limites autorisées par la loi donnait parfois l'impression qu'il n'était pas sérieux, mais il faisait bien son travail. D'ailleurs, il était toujours en vie, alors que ses prédécesseurs avaient tous trouvé la mort dans des circonstances malheureuses, ce qui constituait une preuve tangible. Tobias analysa le discours de l'alpha pour déterminer si elle disait la vérité ou non. Il avait pris cette habitude au fil de ses enquêtes, car on ne savait jamais qui on avait en face de soi. Un menteur pathologique pouvait dire la vérité si elle lui permettait de sauver sa peau plus certainement que le mensonge, tandis que même la personne la plus angélique qui soit pouvait se servir de son apparente innocence pour camoufler un crime hideux. Par principe, Tobias était donc toujours soupçonneux. Il ne faisait confiance aux paroles d'une personne qu'à partir du moment où il avait déterminé que celles-ci étaient fiables. Il ne trouva rien de suspect chez Mlle Thomas. Elle aurait très bien pu mentir par omission pour protéger sa meute, ou bien nier les faits parce qu'elle était persuadée que celle-ci ne pourrait jamais commettre d'actes répréhensibles. Ce n'était pas cependant l'image qu'elle donnait. Si la conversation était plus calme, ce n'était pas pour tromper Tobias : la conversation était simplement devenue pleinement sérieuse. Les arguments qu'elle avançait étaient tout à fait valable. Tobias n'était certes pas un loup-garou, mais pour ce qu'il en savait, il devait être effectivement difficile de cacher quelque chose à son alpha, en particulier si cela impliquait une action immorale qui pouvait peser sur la conscience. La meute de Mlle Thomas était donc hors de toute suspicion. Le dénouement était heureux, et bien sûr, Tobias s'en réjouissait. Cependant, cela n'arrangeait pas vraiment ses affaires, puisqu'il avait fait fausse route et allait devoir encore une fois chercher les véritables coupables. Ses supérieurs devraient s'en contenter. Tobias hésita avant d'accepter l'aide de l'alpha. Il n'était pas censé la lancer sur la piste des trafiquants, car le Bureau voulait gérer l'affaire du début à la fin. Si elle se contentait de lui signaler ce qui lui paraissait suspect, il pouvait accepter son aide. Toutefois, Tobias devait être certain qu'elle n'allait pas agir d'elle-même si elle découvrait quelque chose qui lui déplaisait - et il savait que si cela impliquait un danger trop fort pour ses loups, elle risquait bien de vouloir s'en occuper elle-même. Il ne pouvait pas vraiment lui garantir que ses loups seraient en sécurité, et il ne pouvait pas lui dire quelle attitude était la moins dangereuse pour sa meute. Tobias réfléchit posément à ce qu'il devait répondre. Les quelques instants de silence durant lesquels il était perdu dans ses pensées devait être très loin pour Mlle Thomas. Il pesait le pour et le contre, et comprit qu'il ne pouvait pas vraiment se passer de son aide, mais qu'il ne pouvait pas non plus l'accepter telle qu'elle. Il était important de poser des conditions, de la tempérer, et surtout, de l'inciter à ne rien faire d'autre que de le renseigner.
« Il se peut quand même qu'un de vos loups ait remarqué quelque chose qui ne lui semble pas important, mais qui peut-être crucial pour notre enquête. N'hésitez pas à leur poser la question. De même, si vous remarquez quelque chose de suspect en ville, vous pouvez toujours me contacter. Je passe mes journées à parcourir les rues, sous prétexte de créer des œuvres d'art, il est donc relativement facile de me trouver. C'est toujours plus sûr qu'un téléphone ou qu'une adresse mail. »
Mieux valait en effet ne pas laisser traîner de preuves compromettantes telles qu'un numéro de téléphone. La ligne que le quartier général utilisait pour le contacter était parfaitement sécurisée, mais il ne pouvait pas en dire autant des autres. Qui plus est, il préférait ne pas donner son numéro avant d'avoir prévenu sa hiérarchie de ce qui venait de se passer. Il trouvait cela plus sûr. Ce n'était cependant pas suffisant pour se sentir tout à fait rassuré. Tobias décida donc de lancer un avertissement dépourvu de toute menace à l'alpha afin de lui faire comprendre ce qu'il attendait d'elle.
« Je ne peux pas garantir que vos loups sont hors de danger d'une manière ou d'une autre. » Et ne parlons pas des chasseurs, évidemment. « En revanche, il faut que vous soyez tous très prudents. Les personnes que nous recherchons peuvent être très dangereuses et peuvent sans doute maîtriser et tuer un loup sans difficulté. Nous ne savons pas encore à quoi exactement nous avons affaire. Surtout, ne tentez rien contre eux, d'accord ? Il vaut mieux que ce soient des humains parfaitement inoffensifs à leurs yeux qui se chargent d'eux. »
Tobias lança un regard appuyé à Mlle Thomas. Toute son inquiétude se lisait dans son regard. Il ne connaissait certes pas personnellement l'alpha, et leur relation se bornerait à être strictement professionnelle, toutefois, il aurait été sincèrement désolé s'il lui était arrivé quelque chose. Tobias n'aimait pas que les gens meurent à cause des secrets qu'il avait partagés avec eux.
Sujet: Re: Arrête-moi si tu peux (+) Tobias Lun 2 Fév 2015 - 19:43
Je le fusille du regard un instant. Imagine-t-il donc que je suis à ce point laxiste sur mes loups ? Si un loup avait vu quelque chose d’étrange, je serais déjà au courant. Il ne semble rien en savoir et pourtant, il semble à tout prix vouloir ramener sa science. Cela m’échappe tellement que j’ai envie de le frapper et de lui faire comprendre qu’on ne met jamais en doute le travail d’un alpha. Pourtant, je me tais sur ce point, et je le laisse continuer. Peut-être qu’un loup a vu quelque chose qu’il n’a pas jugé important oui, mais au vu des rapports détaillés que je demande à longueur de temps, si cela avait été le cas, je serais au courant, malgré tout. J’imagine que je peux quand même poser quelques questions à mes bêtas, du moment que cet homme ne me demande pas une liste de leurs noms. Je refuse de les exposer pour les agissements d’un autre. Je sais qu’ils sont innocents et j’espère que cela peut sembler suffisant. Je refuse de m’en alarmer. Je peux être parfois très… Prévenante avec mes loups et aussi, extrêmement insupportable. De ce fait, il est hors de question pour moi de courir le moindre risque. Quitte à poser bien plus de question que cela ne peut se montrer nécessaire. « Je poserais les questions. Il n’y a aucun problème ». Et puis de toute manière, je suis persuadée qu’il n’y a rien à découvrir. Quant à le joindre en le croisant dans la rue, j’espère que cela se fera assez facilement, si cela s’avère nécessaire. Je ne suis pas vraiment réputée pour aimer courir dans tous les coins pour aussi peu de chose. Je ne supporte plus cette histoire et je commence à craquer. Je n’en peux plus. Je ne comprends plus rien de ce qu’il est en train de se passer, autour de nous. Cette ville s’écroule sur quelque chose de bien trop grand pour elle. Et je suis là, à parler avec un homme dont je ne sais rien et qui pose bien trop de question. Pire encore, tout ce désastre serait la conséquence d’un objet. J’ai peine à le croire et pourtant, plus rien ne me choque. « Je trouverais un moyen de vous contacter ». Avec mes sens aiguisés, je sais, de toute manière, que je le trouverais, quoique je puisse faire. Et ce n’est pas plus mal, je n’ai pas vraiment pour habitude de perdre mon temps à chercher des gens. Je déteste ça.
Lorsqu’il parle de danger, pour mes loups, je le fusille aussitôt des yeux. Je ne supporte pas qu’on les menace, cette simple idée me dévore de l’intérieur. Je ne supporte pas cette idée, je ne me sens pas à l’aise avec ça, parce que cela ne tourne pas rond. Je refuse que l’on me parle de danger pour eux. Je sais qu’ils le sont, parce qu’il y a des chasseurs et parce que toute situation peut être un risque, pour chacun d’eux. Je suis supposée les protéger et je refuse qu’on les menace, ne serait-ce que pour me prévenir de risque qu’ils peuvent courir. Cela me pousse toujours à craquer. Je déteste ça, bordel. Tellement que j’en étouffe, parfois. « Je vous déconseille de menacer mes loups, que ce soit pour me prévenir ou autre chose de ce genre. Je déteste que l’on mette en doute ma capacité pour les protéger. Je ferais ce qu’il faut ». Et encore, je ne suis même pas certaine d’en faire assez. Je suis prête à bien des sacrifices, pour réussir à les sauver de tout et de n’importe quoi. Je comprends où il veut en venir bien sûr, mais je refuse de l’entendre plus longtemps. Cette conversation ne me plaît pas. « Je verrais. Je dois y aller maintenant, il me faut dormir ». Sans plus de cérémonie, je rentre chez moi, bien décidé à dormir, parce que je suis crevée et qu’après une pleine lune, j’estime en avoir le droit.